Au cours du cycle III, les élèves vont lire et produire des textes de plus en plus longs et de plus en plus
complexes. Ils devront se familiariser progressivement avec les différents procédés de construction des
textes et notamment avec le procédé de la substitution, ou reprise d’un élément par un autre dans le
déroulement du texte, et avec les phénomènes de connexion. Lorsqu’ils écrivent, les élèves ont
tendance à assurer la cohérence de leurs textes par la répétition à l’identique et par la juxtaposition. En
lecture, la compréhension des chaînes de substitution est difficile à maîtriser, les élèves ne sont pas
toujours en éveil sur les informations apportées par les connecteurs. L’approche des faits de
substitution et de connexion au cycle III est donc une préparation à la compréhension fine des textes
comme à la production de textes longs.
Ce que le maître doit savoir :
Pour qu’un texte soit compréhensible il est nécessaire que ses différentes informations soient liées
entre elles (c’est le rôle des connecteurs) et qu’elles soient repérables par le lecteur tout au long du
texte. Par exemple, si on parle de loup dans un conte ou un article de journal, on peut reprendre cette
information par cet animal, il, l’ennemi des brebis, la terreur du village, etc. La cohérence d’un texte
suppose qu’on reprenne un même élément référentiel (ici le loup), mais en en variant la forme
linguistique. C’est ce qu’on appelle les procédés de substitution (ou reprises, ou encore anaphores).
On distingue principalement entre les substituts pronominaux et les substituts nominaux. Les pronoms
de 3° personne comme ils, elle, les pronoms adverbiaux comme en, y, les pronoms démonstratifs
comme celui-ci ou ce dernier assurent la reprise pronominale des noms ; ils permettent de maintenir
l’information dans le texte tout en évitant les répétitions à l’identique.
Les substituts nominaux permettent de reprendre un groupe nominal au moyen d’un autre groupe
nominal plus ou moins équivalent : on peut reprendre un nom commun le conseiller par un nom propre
Monsieur Dupont, puis par une périphrase l’homme de l’ombre. On peut aussi reprendre tout un énoncé
ou toute une partie de texte par un seul groupe nominal. Ainsi tout un fragment de discours direct entre
personnages peut être repris par un GN : leur discussion ne menait à rien.
Les connecteurs relient des propositions ou des ensembles de propositions. Ils assurent l’organisation
d’un texte en explicitant les relations entre les propos successifs. Ils contribuent à la cohérence du
texte et renforcent sa spécificité : les descriptions sont riches en connecteurs spatiaux, les récits en
connecteurs temporels, les textes scientifiques en connecteurs de cause et conséquence, etc.
Les connecteurs peuvent être des conjonctions de coordination mais, ou, et, donc, or, ni, car, mais de
nombreux adverbes peuvent aussi avoir cette fonction. Ils apportent des informations sémantiques :
toutefois, puis, cependant etc. qui éclairent l’organisation du texte. Il en est de même de certaines
expressions comme : en haut, en bas, à gauche, à droite, le premier, le deuxième, finalement etc.
Éléments pour une programmation des activités
A la fin du Cycle II, les élèves n’ont pas abordé la notion de substitut. Ils en ont une appréhension intuitive lors des lectures. Dans leurs textes, ils ne produisent que difficilement des substitutions, hormis la reprise par les pronoms de 3° personne il(s) et elle(s). Leurs connecteurs scandent encore les émissions successives de leur propos et puis, et puis… et non l’organisation de celui-ci.
Objectifs pour le Cycle lll
Au cycle III, il faut constamment requérir l’attention des élèves sur ces deux phénomènes. Ils doivent
être abordés en lecture et en production de textes, que l’on ait à en préciser la signification, qu’il faille
expliciter l’organisation générale d’un texte lu ou rendre plus claire celle d’un texte produit.
Au CE2, on peut travailler sur les substituts du sujet en particulier dans des chaînes longues de
substitution. Les autres substituts seront éclairés par le maître chaque fois que c’est nécessaire.
Au cours moyen, on travaille, en lecture comme en production de textes, sur des substituts plus
complexes (pronominalisation du complément de verbe, direct ou indirect : que, en, à ce que, dont,
lesquels, etc., substituts ambigus : Pierre bouscule Paul. Il…, etc.
L’étude des connecteurs se fera essentiellement dans les activités d’écriture liées aux différentes
disciplines (littérature, sciences, histoire-géographie etc.). On sera particulièrement attentif à l’école
primaire à la connexion temporelle, à la connexion spatiale et à la connexion argumentative
(explication : car, parce que, puisque ; conclusion : donc, ainsi etc. ; opposition : mais, néanmoins,
cependant, etc.).
On pourra pour chaque type d’écrits au programme (récits de fiction, synthèse
d’histoire, fiches de sciences) établir des affiches précisant les connexions les plus fréquentes ainsi que
celles qui sont à la disposition des élèves pour enrichir leurs productions.